Infrastructures gazières : un atout pour le développement de l’hydrogène en France

15 novembre 2019

Les opérateurs d’infrastructures gazières viennent de présenter les principales conclusions d’un rapport commun remis au Ministre de la Transition Écologique et Solidaire sur les conditions techniques et économiques d’intégration de l’hydrogène dans leurs infrastructures.

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L’analyse réalisée confirme le rôle des réseaux gaziers, des sites de stockage et des terminaux méthaniers dans le déploiement de l’hydrogène en France et l’atteinte de la neutralité carbone en 2050.

Le travail mené par les opérateurs d’infrastructures gazières apporte une contribution au plan de déploiement de l’hydrogène, impulsé en 2018 par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, et facilitera l’atteinte des objectifs 2030 pour l’hydrogène de la loi énergie-climat[1].

Les opérateurs confirment qu’il est possible d’intégrer un volume significatif d’hydrogène dans le mix gazier d’ici 2050 avec des coûts limités d’adaptation des infrastructures. Ces dernières pourront ainsi accueillir l’hydrogène décarboné et renouvelable, que ce soit via la récupération d’hydrogène coproduit dans l’industrie, celui issu de la pyrogazéification de déchets ou biomasse, du reformage de gaz avec stockage du carbone ou bien encore du Power to Gas.

À court terme, le taux de 6% en volume d’hydrogène est atteignable en mélange dans la plupart des réseaux, avec très peu d’adaptations, et compatible avec la plupart des installations des consommateurs actuels de gaz. Un exercice de pré-identification des zones propices à l’injection d’hydrogène en mélange sera initié à destination des porteurs de projets d’injection. Ces zones seront étendues progressivement en cohérence avec les résultats des actions de R&D, de remplacement d’équipements spécifiques et de déploiement de solutions garantissant la qualité du gaz à tous les consommateurs, y compris industriels.

Pour faciliter le déploiement des projets, les opérateurs gaziers recommandent de fixer une capacité cible d’intégration d’hydrogène en mélange dans les réseaux à 10% en 2030, puis 20% au-delà, pour permettre d’anticiper l’adaptation des équipements, en particulier ceux situés à l’aval des infrastructures, et leur certification à ce taux d’hydrogène.

D’ici 2050, des volumes significatifs pourront être injectés avec des coûts maîtrisés d’adaptation des infrastructures. Pour des volumes d’hydrogène injecté jusqu’à 40 TWh et en fonction de différents scénarii de déploiement, les coûts d’adaptation s’échelonneraient entre 1 et 8 €/MWh soit un montant très faible au regard des coûts de production de l’hydrogène décarboné et renouvelable.

Ces perspectives reposent sur une utilisation coordonnée de trois grandes solutions : mélange hydrogène-autres gaz renouvelables, méthanation[2] et déploiement d’infrastructures 100% hydrogène par conversion d’ouvrages gaziers existants ou création de nouveaux réseaux.  

Les opérateurs d’infrastructures gazières proposent à l’État 10 leviers prioritaires pour accélérer le déploiement de l’hydrogène en France. Parmi eux, figurent l’identification de zones propices à l’injection, la nécessité de doter la France d’une cible de 10% d’hydrogène acceptable dans les infrastructures gazières à horizon 2030, ou encore la définition et la mise en place d’un cadre favorable pour l’expérimentation du développement et de l’exploitation de premières infrastructures 100% hydrogène énergie en ciblant en priorité des clusters industriels.

Consultez le rapport "conditions techniques et économiques d’injection d’hydrogène dans les réseaux de gaz naturel".

 

[1] Publiée au JO n°0261 du 9 novembre 2019

[2] Procédé industriel consistant à faire réagir du dioxyde de carbone ou du monoxyde de carbone avec de l’hydrogène afin de produire du méthane.